Changement climatique - chacun doit prendre sa part

Changement climatique : chacun doit faire sa part

Comme le souligne le cabinet Carbone 4, “L’un des symptômes du retard au démarrage de la lutte contre le changement climatique est une certaine tendance à considérer que l’action doit prendre place “ailleurs que chez soi” tout en revendiquant parfois une action prétendument suffisante à sa propre échelle. Les différentes catégories d’acteurs se renvoient la balle ; les pouvoirs publics, les entreprises, le monde financier, les citoyens, le monde associatif : chacun tend à justifier la lenteur de l’action en pointant du doigt les responsabilités et les manquements des autres“.

Pourtant, si l’on veut espérer limiter le réchauffement climatique à + 1,5°C ou + 2°C, chacun doit prendre sa part dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

OBJECTIF EN FRANCE : RÉDUIRE NOS ÉMISSIONS DE 80 % D’ICI 2050

En 2018, l’empreinte carbone moyenne des français s’élevait à 11,2 tonnes eq CO2* par personne. Si cette valeur reste relativement stable depuis 1995, elle demeure incompatible avec les objectifs de l’Accord de Paris et un réchauffement limité à + 2 °C en 2100 (CGDD, 2020).

En effet, en tenant compte de l’évolution de la population mondiale d’ici la fin du siècle, et en respectant une répartition strictement égalitaire de la quantité de CO2 qu’il resterait à émettre, le « budget carbone » de chaque Terrien devrait être compris entre 1,6 tonnes (hypothèse basse) et 2,8 tonnes (hypothèse haute) de CO2 par an entre aujourd’hui et 2100 (CGDD, 2020).

Il est ainsi généralement admis que pour respecter l’accord de Paris, l’empreinte carbone des français doit diminuer de 80 % d’ici 2050, pour atteindre environ 2 tonnes eq CO2.

Empreinte carbone : de quoi parle-t-on ?

L’empreinte carbone évalue les émissions de gaz à effet de serre induites par la consommation d’une personne résidente d’un territoire. Elle représente :
-la quantité de gaz à effet de serre (CO2, CH4 et NO2) directement émis par cette personne : voiture, chauffage, etc.
-ainsi que la quantité de gaz à effet de serre rejetés lors de la fabrication et le transport des produits consommés par cette personne : aliment, téléphone, vêtement, etc.

*Pour faciliter les comparaisons entre les gaz à effet de serre, les émissions de chacun des gaz autres que le CO2 sont comptées en « tonnes équivalent CO2 », calculées à l’aide du « Potentiel de réchauffement global »

CITOYENS, POLITIQUES, ENTREPRISES : CHACUN DOIT FAIRE SA PART

Les actions individuelles sont indispensables… mais insuffisantes

Aucun des acteurs ne prend sa part dans la lutte contre le changement climatique.

Côté citoyens, on sait par exemple qu’en France, les trois quarts des déplacements en voiture font moins de 5 km (Etude Ipsos Vinci Autoroute, 2019) et pourraient donc, pour la majorité, être faits en transports en commun, en vélo (classique ou électrique), voire même à pieds pour les plus courts. Or, les gestes individuels, conjugués et multipliés, sont importants pour limiter notre impact collectif sur l’environnement. Manger moins de viande, éviter la voiture et l’avion, réduire le volume de déchets… Selon l’étude du cabinet Carbone 4, ces changements de comportement peuvent permettre de réduire son empreinte carbone jusqu’à 25 % (Carbone 4, 2019).

Pour passer à la vitesse supérieure, il faut que les individus investissent dans des projets de réduction d’émissions : rénovation thermique, changement de chaudière, etc. A cette condition, le citoyen peut atteindre une baisse de 45 % de son empreinte carbone.

Dans un scénario « réaliste », selon lequel une partie des citoyens ne sont pas « moteurs » dans le domaine de l’écologie et/ou ne pourront pas réaliser les investissements permettant des économies d’énergie, l’ensemble de ces actions individuelles ne devrait engendrer au mieux qu’une réduction de 20 % de l’empreinte carbone, soit un quart de la baisse nécessaire pour atteindre l’objectif de l’accord de Paris.

Chacun doit faire sa part dans la lutte contre le changement climatique
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L’État, les collectivités et les entreprises doivent se transformer en profondeur

Pour que l’empreinte carbone des français diminue à hauteur des objectifs de l’accord de Paris, des actions collectives -menées par l’État, les collectivités et les entreprises-, sont indispensables. Selon Carbone 4, elles doivent permettre de réduire de 60 % nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050.

En effet, ce ne sont pas les citoyens qui rechignent à construire des pistes cyclables, qui laissent des lignes de trains disparaître ou des autoroutes se construire, qui signent des traités commerciaux destructeurs pour le climat ou qui donnent leur feu vert à des projets climaticides. Ce pouvoir-là se trouve dans les mains des responsables politiques… même si le citoyen peut agir indirectement via le vote et la mobilisation.

Quand on sait également que 90 entreprises sont, à elles seules, à l’origine des 2/3 des émissions mondiales de gaz à effet de serre, on comprend pourquoi nos efforts individuels sont essentiels mais ne peuvent pas tout… (Greenpeace.fr, 2019)

Vivien Lecomte


Article rédigé par Vivien Lecomte, 11 juin 2020 – Ecotoxicologie.fr : tous droits réservés

EN SAVOIR PLUS

Faire sa part ? – Pouvoir et responsabilité des individus, des entreprises et de l’État face à l’urgence climatique – Carbone 4 – 2019
L’empreinte carbone des français reste stable – Commissariat Général au Développement Durable (CGDD) – janvier 2020

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