Le nettoyage des sols avec un détergent élimine une grande partie des mico-organismes

Produits ménagers : les alternatives aux désinfectants

D’après une étude de 2015, sept ménages sur dix utilisent de l’eau de javel (Casas, 2015)… et c’est probablement encore plus en cette période d’épidémie. Et si la javel est le désinfectant le plus utilisé par les particuliers, elle est loin d’être le seul. Des recherches menées dans les eaux usées de l’agglomération de Poitiers ont ainsi révélé que les ménages étaient responsables de près de la moitié des rejets du désinfectant ABDAC (Biotech, 2016). Pourtant, l’usage de désinfectants est loin d’être sans danger pour notre santé et pour l’environnement. Alors dans quels cas ces produits sont-ils réellement utiles ? Lesquels sont à bannir de notre placard de produits ménagers ? Et existe-t-il des alternatives à l’usage de désinfectants, y compris en période d’épidémie de Covid-19 ?

I. LES PRODUITS DÉSINFECTANTS SONT TOXIQUES POUR LES HOMMES ET LEUR ENVIRONNEMENT

1. Désinfecter peut nuire à la santé

Les désinfectants sont conçus pour tuer des micro-organismes. Ils contiennent de ce fait des substances chimiques toxiques très puissantes qui peuvent être dangereuses pour les utilisateurs et les personnes exposées. Ceci est particulièrement vrai lorsqu’ils sont utilisés en grande quantité et/ou sans précautions particulières*, comme c’est souvent le cas en cette période d’épidémie de Covid-19 (Letemps.ch, 2020).

Eczéma de contact allergique, dermatite, rhinite, conjonctivite, urticaire : l’exposition directe à des produits désinfectants peut entraîner des lésions dermatologiques (Techopital.com, 2017).

Les désinfectants peuvent provoquer des eczémas de contact allergiques
L’exposition à des produits désinfectants peut entraîner l’apparition d’eczémas de contact allergiques – Source : Ferrier Le Bouëdec, 2015 – Licence : tous droits réservés

En outre, certaines substances rentrant dans la composition des désinfectants sont connues pour leur nocivité vis à vis des voies respiratoires (Guide ASEF Covid-19, 2020). C’est le cas notamment du glutaraldéhyde, du formaldéhyde, de la chloramine T et des ammoniums quaternaires (ex : DIDAC et ABDAC) (INRS, 2000). Ainsi, l’inhalation répétée ou accidentelle de désinfectants est une cause reconnue d’asthme professionnel, notamment dans le domaine médical.

En usage domestique également, l’inhalation de produits désinfectants peut être dangereuse. Une étude a mis en évidence que les enfants dont le foyer avait recours à l’eau de javel, présentaient davantage de risques de développer des infections respiratoires (Casas, 2015). Une seconde étude a conclu que lexposition à des produits désinfectants durant les premières années de vie pouvait favoriser l’obésité chez le jeune enfant (Tun, 2018).

Enfin, selon l’ANSES, cinq produits désinfectants mis sur le marché français sont cancérogènes.

Non, les solutions hydro-alcooliques recommandées par les autorités sanitaires ne favorisent pas le cancer !

Selon un site internet spécialisé dans le domaine de la santé (dont je ne citerai pas le nom pour ne pas lui faire de pub), ces gels seraient (entre autres) « cancérigènes », et nous devrions arrêter de les utiliser. Or, s’il est vrai que ces produits essentiellement composés d’eau et d’éthanol peuvent provoquer des irritations cutanées, des réactions allergiques et ne doivent pas être ingérés, ils ne favorisent en aucun cas l’apparition de cancers (Factuel.afp.com, 2020).

En effet, l’évaluation menée par l’ANSES sur l’utilisation de l’éthanol en milieu professionnel n’a mis en évidence aucun risque chronique pour la santé, que ce soit par inhalation ou par contact avec la peau (ANSES, 2016). L’éthanol est également peu toxique vis à vis des organismes aquatiques (Substances.ineris.fr, 2018).

Les gels hydro-alcooliques demeurent donc une alternative au lavage des mains au savon en l’absence de point d’eau à proximité.

*Erreurs fréquentes lors de l’utilisation de désinfectants : non port des équipements de protection, non respect des obligations de rinçage, non respect des délais d’éviction avant réintégration des locaux.

Lire aussi | L’usage de désinfectants : quels risques pour la santé ?

2. Les désinfectants peuvent perturber le fonctionnement des stations d’épuration et sont nocifs pour l’environnement

Lorsque nous utilisons de l’eau de javel ou un autre désinfectant pour nos toilettes, notre sol ou les surfaces de notre logement, une partie du produit utilisé est in fine rejetée dans les eaux usées.

Or, la présence de résidus de désinfectants dans les eaux usées est susceptible de perturber le fonctionnement des stations d’épuration, et ainsi de diminuer l’efficacité d’élimination des autres substances polluantes présentes (Carenco, 2017).

Les désinfectants peuvent perturber le bon fonctionnement des stations d'épuration
La présence de résidus de désinfectants dans les eaux usées est susceptible de perturber le fonctionnement des stations d’épuration – Source : kubinger de Pixabay

En outre, les résultats préliminaires d’une étude de l’INERIS mettent en lumière la présence de traces de désinfectants dans les eaux de surface françaises et un risque environnemental significatif pour certaines substances (Colloque antibiorésistance, 2019).

Enfin, il est démontré que l’eau de javel est particulièrement toxique pour les organismes aquatiques (Boillot, 2008). Des expérimentations en laboratoire menées sur des daphnies (petits crustacés vivant dans les eaux douces) ont mis en évidence qu’il suffisait de 0,53 milligrammes d’eau de javel par litre d’eau (donc, pas grand-chose !) pour immobiliser la moitié des organismes présents dans un aquarium en 24 heures (CE50 = 0,53 mg/L). A titre de comparaison, l’acide péracétique, un autre désinfectant, est « 200 fois moins toxique » vis à vis des daphnies que l’eau de javel.

Lire aussi | Les désinfectants sont toxiques pour l’environnement

3. L’utilisation de désinfectants favorise le développement de bactéries résistantes aux antibiotiques

Depuis les années 1980, on sait que l’utilisation de produits désinfectants favorise l’émergence de bactéries résistantes aux antibiotiques. Un nombre croissant d’études rapporte en effet des cas de résistances croisées entre ces deux familles de produits.

L’ antibiorésistance est également favorisée par l’usage d’autres types de biocides* (produits de protection du bois, produits de lutte contre les nuisibles, antiseptiques, etc.), par les agents conservateurs contenus dans certains produits cosmétiques (ex : triclosan, parabène…), et par la pollution aux métaux lourds… mais c’est un autre sujet !

*Un produit biocide « vise à détruire, repousser ou rendre inoffensifs les organismes nuisibles, à en prévenir l’action ou à les combattre de toute autre manière, par une action autre qu’une simple action physique ou mécanique ».

Lire aussi | L’utilisation de désinfectants favorise l’émergence de bactéries résistantes aux antibiotiques

II. LE NETTOYAGE EST UTILE, LA DÉSINFECTION EST SOUVENT INUTILE

1. Ne pas confondre nettoyage et désinfection

On confond souvent le nettoyage avec la désinfection, et les produits détergents avec les désinfectants. Alors tachons de faire le ménage dans ces différents termes.

Un produit détergent est utilisé pour nettoyer. Il s’agit d’un composé chimique capable d’éliminer les graisses et les salissures. Bien que cela ne soit pas sa fonction principale, le nettoyage avec un détergent détruit aussi une partie des micro-organismes (microbes) présents. On retrouve des détergents dans de nombreux produits ménagers, tels que la lessive, le liquide vaisselle, les produits de nettoyage des sols mais aussi dans les produits cosmétiques comme les shampoings. Le savon de Marseille et le savon noir, fabriqués à partir d’huiles végétales, sont des produits détergents. Il existe également un grand nombre de détergents synthétiques, fabriqués par les industries chimiques.

Différence entre détergents et désinfectantss
Détergent et désinfectant – Source : Medicamentsdansleau.org, 2019 – Licence : tous droits réservés

Alors qu’un détergent est fait pour nettoyer, un produit désinfectant est fait pour… désinfecter. C’est-à-dire détruire les micro-organismes tels que les bactéries, les virus et les champignons. Plus précisément, selon la norme AFNOR NF T 72 101, la désinfection est une opération au résultat momentané (on reviendra plus tard sur cette notion de « momentané »), permettant d’éliminer ou de tuer tous les micro-organismes et/ou d’inactiver les virus indésirables (c’est-à-dire de les rendre inoffensifs).

2. L’obsession du « zéro microbe » à la maison

Si le nettoyage est indispensable au quotidien, la désinfection, elle, est rarement utile. Car contrairement à ce que l’on pourrait penser, la présence de microbes dans notre environnement est normale. Elle est même bénéfique pour notre santé.

D’après « le petit guide du ménage », rédigé par les médecins de l’association Santé Environnement France (ASEF) :

  • seulement 3 % des bactéries présentes dans notre environnement peuvent causer des maladies ;
  • des études récentes ont montré que certaines allergies seraient favorisées pas une hygiène trop parfaite ;
  • et le manque de microbes dans notre milieu de vie pourrait nuire à l’efficacité de nos défenses immunitaires.

L’usage régulier de désinfectants dans notre logement est donc inutile et même potentiellement dangereux pour notre santé.

La désinfection des toilettes est inutile

Mais dans les toilettes, ne faut-il pas éliminer tous les microbes ? (d’après Science-et-vie.com, 2019)

Dans une étude américaine publiée en 2014, des chercheurs ont montré que l’utilisation de l’eau de javel dans les toilettes publiques pouvait avoir l’effet contraire de celui escompté. Leurs observations révélaient que juste après la désinfection des toilettes publiques à l’eau de javel, les micro-organismes fécaux (issus de notre système digestif) et génitaux, dont une partie sont pathogènes (= dangereux) dominaient le sol avec des concentrations dépassant les 100 000 microbes par centimètre carré. Puis, quatre à cinq heures après la désinfection, les bactéries cutanées (issues de la peau) sont revenues et ont formé « un tapis microbien » inoffensif qui a submergé les pathogènes, moins aptes à résister au dessèchement et à la lumière.

Mais attention : les résultats de cette étude ne remettent pas en cause la nécessité de nettoyer régulièrement les toilettes ; ils pointent seulement les effets pervers de l’usage de désinfectants.

3. L’effet d’un produit désinfectant n’est que temporaire

D’accord… comme ces produits sont dangereux et qu’il faut des microbes dans notre environnement de vie, vous n’allez pas désinfecter votre maison tous les jours… mais vous vous dîtes peut-être que « récurer le sol à l’eau de javel » ou « désinfecter le frigo ou les toilettes » de temps à autre est quand même nécessaire pour que votre logement ne soit pas envahi de bactéries, champignons et autres virus.

Si c’est le cas, rappelez-vous de la définition de la désinfection : il s’agit d’ « une opération au résultat momentané » (et non pas au résultat durable). Ce qui signifie que l’usage d’un désinfectant permet de tuer la quasi-totalité des microbes à un instant t… mais qu’il ne faut pas longtemps pour que d’autres micro-organismes reviennent.

La preuve avec un graphique tiré d’un cours d’hygiène hospitalière du Professeur Haxhe. Celui-ci représente le nombre de bactéries présentes sur une surface (un sol, un plan de travail, etc.) avant, juste après et dans les heures qui suivent un entretien ménager. Deux types d’entretien ont été étudiés :

  1. un simple nettoyage = usage d’un détergent mais pas d’un désinfectant ;
  2. un nettoyage + une désinfection = usage d’un détergent et d’un désinfectant
Courbes de recolonisation bactérienne d'une surface après entretien

Avec ou sans désinfectant, le nombre de bactéries présentes sur une surface sera identique 2h30 après l’entretien – Graphique modèle transmis par le Dr Philippe Carenco – Licence : tous droits réservés

Que nous apprend ce graphique ?

Tout d’abord, que le nettoyage, à lui-seul, permet de réduire significativement la charge microbienne (= le nombre de microbes) d’une surface. En effet, les tensioactifs contenus dans les détergents et l’action mécanique d’accompagnement (frottage) permettent de tuer une grande partie des micro-organismes. Mais bien sûr, les désinfectants sont plus efficaces, puisqu’ils permettent d’inactiver 95 à 99 % des micro-organismes. Normal, ils sont faits pour ça !

Le second enseignement de ce graphique est que l’effet d’un désinfectant est temporaire. Donc si vous désinfectez votre sol à l’eau de javel, celui-ci, sitôt traité, sera rapidement recontaminé par les micro-organismes de l’air, les paires de chaussures et surtout les personnes de votre foyer (Techopital.com, 2017). Et lorsqu’on sait que chacun d’entre nous dissémine une nuée de 15 millions micro-organismes par heure, appartenant à 600 espèces différentes, on comprend pourquoi la recolonisation bactérienne des surfaces d’une maison est si rapide (Sciences-et-vie.com, 2019).

Et le troisième enseignement, c’est que 2h30 environ après le ménage, le nombre de micro-organismes présents sur la surface est identique, qu’il y ait eu usage de désinfectant ou non.

Ainsi, même à l’hôpital, un grand nombre d’études ont démontré que la désinfection en routine des surfaces et des sols ne permettait pas de réduire le taux d’infections nosocomiales, en comparaison avec un nettoyage au détergent seul (Dettenkofer, 2004). D’après le médecin hygiéniste Philippe Carenco qui se réfère à l’avis des Centers for Disease Control and Prevention (CDC)*, « l’entretien des sols des établissements de soins n’a donc pas à faire appel à des produits désinfectants.« . Ces derniers ne sont utiles que dans certains lieux particuliers comme le bloc opératoire et pour une partie du matériel médical (Carenco, 2017). Pourtant, une enquête de la Société française d’hygiène réalisée en 2015 montre que 70 % des établissements de soin et des établissements médico-sociaux emploient régulièrement des désinfectants pour l’entretien des sols, alors que ceux ci-n’ont aucune utilité hors épidémie (Carenco, 2017b).

* Les CDC forment ensemble la principale agence fédérale des États-Unis en matière de protection de la santé publique.

4. Désinfecter ne signifie pas forcément utiliser un produit désinfectant

Les établissements de santé sont de très gros consommateurs de désinfectants. Or, si l’usage de ces produits est parfois nécessaire, des techniques alternatives « zéro chimie » (utilisant la chaleur et l’action mécanique) sont aujourd’hui reconnues pour certaines applications.

Ainsi, la méthode de nettoyage à la vapeur* a récemment été validée par la société française d’hygiène hospitalière comme « procédé assurant la désinfection des surfaces » (Lecerf, 2018). En outre, la décontamination d’une surface par microfibre* et eau obtient un résultat sur la décontamination bactérienne équivalent à une lavette imprégnée de détergents-désinfectants (Demontcourt, 2016).

L’Agence Régionale de Santé (ARS) de PACA accompagne depuis 2009 une action conduite par une équipe hygiénistes visant à promouvoir l’usage raisonné des produits détergents et désinfectants dans l’entretien des locaux des établissements sanitaires et médico-sociaux. Depuis le début de ce projet, les agents de 240 établissements ont été formés aux solutions alternatives, permettant de réduire de 30 % la quantité de produits utilisée, sans augmentation du taux d’infections nosocomiales (Techopital.com, 2017).

Des alternatives à l'usage de désinfectants : la microfibre et le nettoyage vapeur

Méthodes alternatives à l’usage de produits détergents et désinfectants pour le nettoyage et la désinfection des surfaces : microfibre et vapeur – Sources (de gauche à droite) : Delcourt.fr, P. Carenco, Suprasteam.com, Logismarketfr

*Selon les résultats de l’enquête 2015 de la Société Française d’Hygiène Hospitalière, 76 % des établissements utilisent la microfibre pour certaines applications. L’usage de la vapeur ne concerne en revanche que 1 % des établissements

III. MÊME EN PÉRIODE D’ÉPIDÉMIE DE COVID-19, L’USAGE DE DÉSINFECTANTS DOIT ÊTRE EXCEPTIONNEL

1. Les savons et les produits détergents sont efficaces contre le Coronavirus

En période d’épidémie, il faut adapter les méthodes d’entretien aux caractéristiques de l’agent infectieux, car les différents types de micro-organismes ne sont pas sensibles aux mêmes produits. Or, les désinfectants ne sont pas les seuls produits auxquels est sensible le virus SARS-CoV2, responsable de l’épidémie de Covid-19…. et c’est une chance (Guide ASEF Covid-19, 2020).

En effet, les savons (savon de Marseille et savon noir), les produits dégraissants, les détergents et les détachants sont efficaces contre le Coronavirus. La raison de cette efficacité est simple : le virus étant entouré d’une enveloppe de graisses (lipides), ces produits peuvent facilement le dégrader, et ainsi le rendre inactif.

Le SARS-COV2, virus du COVID-19 est entouré d'une enveloppe lipidique (graisses), sensible aux produits détergents - Source : Schémas de la structure des coronavirus
Le SARS-CoV2, virus du Covid-19, est entouré d’une enveloppe lipidique (graisses), sensible aux produits détergents – Source : schémas dérivés d’une image du CDC, réalisés par Scientificanimations.com (schémas modifiés par Ecotoxicologie.fr) – Licence : Creative CommonsAttribution-Share Alike 4.0 International

A la maison, un nettoyage des surfaces avec un savon ou un produit détergent est donc suffisant pour se protéger du Covid-19. L’utilisation de produits désinfectants est inutile, sauf si une personne est malade au sein du foyer (voir plus bas).

L’usage de désinfectants est nécessaire dans les zones à haut risque infectieux

En revanche, dans les hôpitaux, les cliniques ou les EHPAD, l’usage de produits désinfectants est nécessaire en cette période d’épidémie, y compris pour l’entretien des surfaces. Dans ces lieux en effet, la circulation du Coronavirus peut être importante et les personnes accueillies présentent pour une partie d’entre elles, un risque de déclenchement de formes graves de Covid-19. Ces deux éléments peuvent justifier l’usage de produits désinfectants car sans frottage, ceux-ci dégradent plus rapidement le virus que ne le font les produits détergents.

2. Conseils d’hygiène et d’entretien ménager en période d’épidémie de Covid-19

Les conseils proposés ci-dessous sont tirés du mini-guide « Covid-19 : les bons gestes éco-responsables à adopter » de l’association ASEF ((sauf mention contraire).

CONSEIL 1 – Aérer plusieurs fois par jour

CONSEIL 2 – Frotter et mousser

Pour inactiver tout Coronavirus qui serait venu se nicher sur le sol, les surfaces ou les sanitaires, utiliser du savon (savon de Marseille ou savon noir) ou à défaut tout produit détergent prêt à l’emploi. Dans ce dernier cas, préférer un produit comportant un label environnemental (Écolabel européen ou Ecocert).

Il est également très important de frotter lors de l’application du produit : avec une serpillière, une éponge, un chiffon, un essuie-tout, etc. En effet, selon le Dr Carenco, les détergents sont efficaces contre le virus grâce aux tensioactifs qu’ils contiennent, mais aussi grâce à l’action mécanique qui accompagne leur application : « Pour le virus de la grippe par exemple (lui aussi est entouré d’une enveloppe de graisses), il a été démontré que le savonnage actif est plus rapidement efficace pour détruire le virus sur les mains que la simple application d’alcool sans frottage. Il est fort probable qu’il en soit de même pour le Coronavirus. ».

A savoir sur les produits ménagers labellisés

Même si les produits détergents « verts » ont de meilleurs résultats en matière de pollution de l’air, ils n’en contiennent pas moins des molécules de synthèses issues de l’industrie chimique (multimedia.ademe.fr, 2020).
Aucun désinfectant ne peut porter un label écologique (ça veut tout dire !).

CONSEIL 3 – Un nettoyeur vapeur peut aussi être utilisé

Les virus comme le SARS CoV-2 sont sensibles à la vapeur. Les nettoyeurs vapeurs peuvent donc constituer une alternative saine aux produits chimiques pour nettoyer les surfaces.
Attention néanmoins. A la périphérie de l’applicateur, la chaleur est beaucoup moins importante et la pression générée par la vapeur peut engendrer une aérosolisation des particules, qui n’auront pas eu le temps d’être décontaminées. Il est donc préférable d’utiliser un accessoire d’application fermé avec une microfibre ou une lingette (pas de buse simple), qui permet de garder une chaleur interne importante et de limiter la pression sur la zone non désinfectée, et donc la contamination aérienne. Il est également préconisé de passer du temps sur les surfaces et de choisir une pression faible (Coronavir.org, 2020b).

CONSEIL 4 – Être vigilant sur l’utilisation de l’aspirateur

L’aspirateur peut être une source de contamination aérienne à cause du déplacement de particules dans l’air durant l’aspiration et durant le vidage du sac. Dans les entreprises, le Ministère du Travail conseille d’utiliser des aspirateurs munis d’un filtre HEPA (High Efficiency Particulate Air).

En cas d’utilisation, les recommandations sont d’attendre au moins 3 jours après le nettoyage, avant de vider le sac/réservoir de l’aspirateur (Coronavir.org, 2020b).

CONSEIL 5 – Achats alimentaires : inutile de tout désinfecter

Il faut simplement retirer les sur-emballages (ex : carton des yaourts), puis se laver les mains avant de ranger les aliments. Concernant les fruits et légumes, l’ANSES recommande de les laver à l’eau puis, par précaution supplémentaire, de les essuyer avec un essuie-tout à usage unique.

CONSEIL 6 – Se laver les mains régulièrement au savon

Et, en cas d’absence de point d’eau, utiliser une solution hydro-alcoolique.

Conseils d'entretien ménager pendant le covid-19 - Alternatives aux désinfectants
Source des informations : ASEF, 2020  ; ANSES, 2020 ; Ministère du Travail, 2020 et Coronavir.org, 2020 – © Ecotoxicologie.fr – Licence : tous droits réservés

3. Conduite à tenir si une personne du foyer est atteinte de Covid-19

A la maison, vous l’avez compris, désinfecter n’est utile que dans des situations très particulières. C’est notamment le cas si une personne du foyer est atteinte d’une salmonellose (gastro-entérite), d’une hépatite A (Guide ASEF, 2017)… ou du Covid-19. Dans ces situations, l’utilisation de produits désinfectants sur les points fréquemment touchés et les toilettes peut se justifier.

Pour le Covid-19, l’ASEF recommande de faire appel à des produits du commerce vendus dans ce but (les plus utilisés sont à base d’ammoniums quaternaires comme le chlorure de benzalkonium ou le chlorure de didécyldiméthyl ammonium) et d’éviter les produits à base d’eau de javel, en raison de leurs effets délétères sur notre santé et sur l’environnement.

En complément, l’ASEF conseille une aération fréquente, un traitement du linge et de la vaisselle à 60°C et un lavage des mains réguliers par tous les cohabitants. Il faut également éviter l’aspirateur, les ventilateurs, et les climatiseurs à air recyclé qui peuvent brasser l’air dans lequel le virus est susceptible d’être présent.

Vivien Lecomte


Article rédigé par Vivien Lecomte, 21 août 2020, Ecotoxicologie.fr : tous droits réservés

EN SAVOIR PLUS…

Mini-guide Covid-19 « Les bons gestes éco-responsables à adopter », Association Santé Environnement France (ASEF), juin 2020
Petit guide santé du ménage, Association Santé Environnement France (ASEF), juin 2017
Coronavirus – Alimentation, courses, nettoyage : les recommandations de l’Anses, 27 mars 2020
Si on faisant le ménage dans nos produits toxiques – Infographie de l’ADEME

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