Bilan du colloque annuel de la SEFA : "SEFA-Metz-2022"

Le colloque annuel de la SEFA (Société d’Écotoxicologie Fondamentale et Appliquée)a été organisé à Metz par les écotoxicologues du LIEC et il s’est tenu sur le campus Bridoux les 30 juin et 1^er juillet.

SEFA Metz 2022 — Crédit : LIEC – Licence : Tous droits réservés

Les thèmes abordés

Observation dans l’espace et le temps : quels enjeux pour l’écotoxicologie ?

Le dérèglement climatique et les rapports du GIEC, au-delà de nous rappeler l’urgence d’agir concrètement, montrent également l’importance de l’acquisition de données sur le temps long pour mieux comprendre et interpréter les signaux de notre environnement et mieux en prédire les trajectoires à venir. D’une autre manière, et sans en être déconnectée, l’écotoxicologie prend part à cette surveillance de la respiration de notre planète, que ce soit par l’étude et le suivi des contaminants dans les matrices physiques, dans les matrices biologiques ou par la compréhension des effets des perturbations anthropiques sur les organismes vivants en tentant d’en prédire les impacts à plus ou moins long terme. C’est ainsi que la notion d’observation de l’environnement prend toute sa place dans l’écosystème scientifique actuel.

Les observatoires sont actuellement encadrés par diverses instances (observatoire des sciences de l’univers -OSU, observatoire de la biodiversité) mais finalement, chacun de par son activité de recherche contribue à observer. Sur le plan spatial, les études peuvent concerner des étendues géographiques plus ou moins larges (plusieurs stations, plusieurs régions…). Sur le plan temporel, les travaux peuvent s’intéresser à différentes échelles de temps, de manière plus ou moins répétées. Et d’une manière générale, quel que soit l’objet des travaux, la répétition des mesures, la vérification de la généricité des réponses ou des phénomènes sont autant de données permettant d’observer pour finalement comprendre et anticiper.

Mot de la présidente SEFA — Crédit : SEFA

Dans ce contexte général, les communications orales et affichées présentées au colloque se sont organisées autour des points suivants :

Les comportement/devenir/trajectoire des contaminants et autres sources de perturbations anthropiques dans les milieux,
Les transferts des contaminants et/ou des effets d’un compartiment ou d’un niveau à un autre,
La description et la prédiction des phénomènes via des modèles mathématiques
Les effets à plus ou moins long terme sur les différents niveaux d’organisation biologique.

L’outil DRomics

Parallèlement au déroulement du congrès, une formation à l’outil DRomics a été dispensée et a accueilli 8 personnes. Cet outil a été récemment développé dans le but d’analyser les données issues des méthodes omiques collectées dans le cadre d’un plan expérimental dose-réponse ou même de données collectées in situ sur des organismes exposés naturellement le long d’un gradient. Ainsi, les objectifs ont été dans un premier temps de comprendre les bases des analyses utilisées dans le traitement des données moléculaires (ex. microarray, RNAseq, métabolomique), puis de comprendre les bases de la modélisation DR (régression non-linéaire, choix du meilleur modèle, calcul de la benchmark dose, estimation de l’incertitude. Enfin, une formation spécifique à l’utilisation de l’outil DRomics en lui-même a été dispensée incluant la prise en main de la gestion des paramètres, la maîtrise des différentes étapes de son fonctionnement, et l’exploration des sorties proposées par l’outil.

Les participants

Le colloque SEFA-Metz-2022 a rassemblé 90 acteurs de la recherche en écotoxicologie. Le colloque a majoritairement accueilli des enseignants-chercheurs et chercheurs issus des universités et instituts de recherche académique, mais il a aussi attiré différents partenaires des services de recherche et développement d’entreprises, des bureaux d’études ou des fondations de coopération scientifique. L’origine géographique des participants est principalement localisée dans le nord et l’est du territoire métropolitain, mais le colloque a également accueilli une équipe de recherche du CIRAD à Saint Denis de la Réunion, ainsi que des structures de recherche localisées chez nos voisins suisses et marocains.

Parmi les participants, on a comptabilisé un peu plus d’1/3 de jeunes scientifiques, essentiellement en doctorat et post-doctorat ; mais on peut noter une implication active des stagiaires de fin d’étude (niveau Master) dont les travaux de qualité laissent présager une insertion dans le milieu de la recherche. L’ensemble de ce public « jeunes scientifiques » a compté pour la moitié des présentations orales et/ou affichées. La présentation de leurs travaux de recherche a ainsi pu côtoyer des travaux présentés par des seniors qui ont synthétisé les résultats de programmes de recherche de grande envergure.

Les prix « jeunes chercheurs »

Les jeunes chercheurs ont été récompensés pour les travaux qu’ils ont présentés. Ainsi la Fondation Rovaltain, en association avec le journal scientifique ESPR (Environmental Science and Pollution Research, édité chez Springer) a décerné 3 prix de 500 € aux lauréats de la meilleure communication orale (par ordre alphabétique) :

Manon Bain, LIEC, Université de Lorraine, CNRS
Nicolas Lachaux, LIEC, Université de Lorraine, CNRS
Fidji Sandré, LEESU, Université Paris Est Créteil, Ecole des Ponts

Les meilleures communications affichées ont été récompensées par le LIEC avec le soutien du pôle OTELo (Observatoire Terre Environnement Lorraine) ; ainsi les lauréats ont reçu un sac à dos garni de spécialités culinaires locales (par ordre alphabétique) :